• le 26 février

    Partout, tout le temps, j’entends ces voleurs de thés. Ils essaient tous de m’attirer dans un guêpier avec leurs publicités. Leurs slogans rentrent dans ma tête et refusent d’en sortir lorsque je le leur ordonne.

    Comme dans toutes les pubs, ils ne signifient rien, se rapportent à des idées vagues. Mis à part les deux d’extrême-gauche, ils sont tous interchangeables, à l’instar de leurs propriétaires.

    Au judo, je n’arrivais pas à me libérer de leurs emprises. J’en ai parlé à mon maître-jedi qui me remit ce petit fascicule :

     

    « Interprétation des slogans de campagne en compétition

    - Une candidate communiste réalisée par Arthaud. Succédant à l’immortelle Arlette, la nouvelle de LO a confondu communiste et trotskiste, et a enfilé le maillot de la mauvaise équipe.

    - Un pays uni, rien ne lui résiste de Bayrou. Cette union utopique n’est réalisable que par l’expulsion massive des réfractaires. De plus, cette formule se mord la queue : Rien ne résiste à un pays uni, si ce n’est tout autre pays uni. Il est étonnant que le candidat beyrouthin favorable à une véritable union européenne insiste sur le terme de « pays ».

    - Aimons la France joué par De Villepin. Le promoteur du noble patrimoine français se remémore cette grande période de libertinage qu’est le XVIIIème siècle.

    - Pour une France libre réalisé par Dupont-Aignan. Il suit la logique de son prédécesseur alphabétique, préparant ainsi la fusion amoureuse entre ces deux listes. 

    - Le changement, c’est maintenant d’Hollande. Un « maintenant » bien long. Il va devoir durer au moins jusqu’à l’élection d’avril. Le changement est difficilement incarné par un Hollandais qui en primaire, nous rabattait les oreilles avec sa fameuse expérience.

    - Le vote juste mis en scène par Joly. Cette jolie publicité est plus que limite. Elle renvoie l’image d’une enfant gâtée qui trouve que « c’est pas du juste » qu’elle n’ait pas tous les votes.

    - La voix du peuple, l’esprit de la France personnifiée par Le Pen. La voix du peuple ne peut qu’être incohérente, puisqu'elle regroupe de nombreuses tendances et idées différentes. Selon la Marianne du Pen, « l’identité nationale » recherchée par Guéant, serait donc le brouhaha populaire.

    - Les Français en confiance par Lepage. « Approchez-vous… N’ayez pas peur… Soyez en confiance… Laissez-vous faire… Je ne vais pas vous piquer… », susurra le serpent à le page 21 de la comédie présidentielle.

    - Prenez le pouvoir chanté par Mélenchon. Cet appel du pied du sinistro-frontiste se traduit par « si j’obtiens le pouvoir, il faut absolument que vous me le preniez ».

    - Aux capitalistes de payer leur crise de Poutou. Nulle Part Ailleurs, on trouve un slogan aussi individualiste. C’est bien le parti des avares qui ne veulent pas payer ?

    - La France forte orchestrée par Sarkozy. La France est en surpoids, suite à une indigestion sarkozyenne. Durant son règne, ce dernier a fait preuve d’une agitation effrayante si caractéristique de la force. »

     

    J’ai bien compris ce fascicule. J’en ai décodé le message subliminal.

    Les communistes et les capitalistes viennent juste de s’unir. Ils chantent maintenant à toute voix : « Confiance marchands, nous aimons le thé fort et nous avons le pouvoir de lui voler librement son stock. »

    Mais, cela n'arrivera pas car je veille…

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