• 148 ans depuis A.S.

    J’étais sous mon canapé lorsqu’Arthur Schopenhauer franchit la porte de mon saloon. Il fit comme chez lui et s’allongea sur l’unique divan. Se croyant chez le psychalcoolique, il me révéla le secret de sa jeunesse semi-éternelle. En tant que grand ordonnateur de la secte des thé-ophiles, il a guidé de nombreuses ouailles dans leur quête du mensonge. Allumant la boite à image, il s’extasia :

    « Tu vois papa - il m’appelait ainsi à cause de mon grand âge -, ces petits gars, je les ai personnellement formés. Il y a fort longtemps, ils sont venus chez moi en proférant la formule adéquate MOI VEUX POUVOIR. Cette profession de (mauvaise) foi leur a ouvert les portes d’une grande carrière commerciale dans le thé. Ils n’avaient plus qu’à suivre certains principes dialectiques énoncés dans mon manuel (L’art d’avoir toujours raison ou Como vencer um debate sem precisar ter razão en portugais), ou dans mes conférences (Comment bien trahir ; Réussir sa cooptation ; Oui au pragmatisme, etc.) »

     

    Deux de ses élèves étaient sur un plateau à débattre - *Le préfixe -dé indique une privation, donc « débattre » désigne l’absence de combat réel, et bien souvent virtuel (Note Du Grammairien). – L’un était spécialiste de la prise 18 (interruption systématique du débat). L’autre un as du 26 (retourner l’argument contre l’adversaire). Chacun maniait à merveille les 38 stratagèmes du manuel de Schopenhauer. Tout un coup, ce dernier se leva et hurla avec son accent gitan si caractéristique « Eh mon Copain ! Ho cré kan ? Le 35 ! Le 35 !! Le 35 !!!! ». Puis, il prit là t’es laid et la jeta dans son hémicycle naturel : les WC et Pschitt… tira la chasse.

     Bisounours fut outré par une action si chaste. Rejetant la position de Schopenhauer, il me certifia que les monologues à deux voix étaient profonds et que tous les intervenants se souciaient uniquement de l’intérêt de la France.

    « Qui est cette Madame Lintérai De Lafrense ? » demandais-je innocemment. Bisounours m’expliqua que c’est la femme de tous les politiciens. C'est un peu comme celle de Colombo, on ne sait pas si elle existe, mais elle est utilisée à toutes les sauces. Miam miam. Puis, il me reprocha la présence de cet immigré dans sa maison. « Tu ne sais pas que le monde entier (et plus si affinité) est en guerre contre les adorateurs de ce gitan et tu le laisses entrer ici ! » Je lui rétorquai qu’il s’agissait d’un magicien qui a pu facilement forcer tous les barrages et lui demanda « Mais, toi ? Qui es-tu ? ». Cette question le scia littéralement. Je donnai ensuite les morceaux à Schopi en lui disant que cela se mariait bien avec la théine. En contrepartie, il m’a juré que ses fidèles cesseront de m’importuner.

    Désormais, je suis heureux, car indubitablement un politicien est incapable de se parjurer...

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