• Une aventure extraordinaire est arrivée ce matin. J’ai vu par terre un journal, je l’ai ramassé et j’y ai lu plein de choses étonnantes. Il existerait une flopée de partis politiques dans ce pays. Je ne sais pas trop à quoi ils servent, mais ils ont plein de noms rigolos.

    À ce qu’il parait, il y eut une grande kermesse où chaque troupe a tiré au sort un nom de parti. Je regrette de ne pas avoir été informé du lieu de cette assemblée. J’aurais aimé voir leurs grimaces quand on leur annonçait le nom absurde qu’ils allaient devoir se coltiner.

    Selon mes sources, une personne, m’a-t-on dit, aurait tiré Front National ! La pauvre […] Alors qu’elle avait réussi à épurer sa structure, elle se retrouve à la tête d’un Front formé d’un seul parti. Dans ce bord, il y aurait eu aussi un fameux club des nantis. Celui-ci aurait gagné le lot Union pour un Mouvement Populaire. J’espère pour eux qu’ils ne devront pas côtoyer ensuite ce mouvement de la populace quand il sera crée. Le taux de suicide grimperait aussi vite que la dette étatique. Imaginez aussi le désarroi de celui à qui le titre de Parti Socialiste a été décerné. Cette obscure expression se base sur une simple idée abstraite : collectivité. On m’a certifié que bien évidemment aucun membre de ce parti n’a jamais souhaité, même dans leur pire cauchemar, l’abomination suprême de voir les moyens de production collectivisés. Une autre aurait obtenu un patchwork de terme, dont je ne sais pas ce qu’elle pourrait en faire : une couleur pour faire Jolie, un continent pour faire Grand et le nom d’une matière scientifique. Peut-être, va-t-elle devoir regrouper les enseignants des matières scientifiques européens s’habillant en vert. Son principal ennemi sera certainement le conglomérat des professeurs d’informatique voulant imposer des modems partout. S’appuyant sur internet - qui serait si je me fie à ma boulangère, un outil de communication d’avant-garde capable de relier Paris à Beyrouth-, il souhaiterait créer une sorte de mouvement démocratique, quelque chose qui ressemblerait à un parti politique suivant le concept cher à ce régime dit « démocratique ». Sur un autre front, un autre réunirait tous les gens qui sont plus à gauche que l’Est. Ils ont l’air sympas, afin d’être sûr d’être à gauche, ils tournent en rond et attrapent le tournis, puis tombent par terre. Moi j’ai essayé, j’ai bien vomi.

    Pis, il y en aurait plein d’autres qui ont des noms encore plus abracadabrantesques, dont une qui veut arriver jusqu’à 21. Mais elle n’a pas dis 21 quoi. Je crois que c’est à le page 21 d’un livre de C.A.P.

    Il faut que je les oublie tous un instant, car je crois que mon crâne va exploser. Toutes ces satanées marques qui défilent dans ma tête, qui m’agressent et me tiennent par le bras en répétant inlassablement ces mêmes mots, « vos thés pour moi ». Ah !!! Au secours !!!

    Je suis certain qu’ils font tous partis de la secte des candides assoiffés, mais ils ne peuvent pas me laisser dormir. Mon voisin de la chambre d’à côté m’a dit qu’ils le harcèlent sporadiquement depuis des années, mais qu’ils ne sont pas bien méchants, dés qu’ils ont leurs thés, ils cessent de te hanter. Mais moi, je ne veux pas leur en donner, … Je vais donc essayer de comprendre qui ils sont, pour garder mes thés et ma haine.


  • Cette nuit, j’ai fait un horrible cauchemar. J’étais poursuivi par tous ces voleurs de thé et une meute de gens les accompagnait. Heureusement, j’ai réussi à me casher derrière un juif. Puis, profitant d’une période d’accalmie, je lui demandais pourquoi des milliers de gens suivaient aveuglément ces escrocs. Il me répondit que cette foule s’imagine que ces marchands sont leurs maîtres. Bien qu’individuellement, ils se prétendent tous libres, ils demeurent obnubilés par leurs faits et gestes, à tel point que leur vie entière est régie par eux. Il poursuivit en me fournissant sous le sceau du secret, des informations fondamentales sur la véritable recette du gloubi-boulga. Malheureusement, je me suis réveillé avant d’avoir découvert ce fabuleux mystère.

    Au petit matin, par le plus grand des hasards, je suis entré dans un kiosque où fortuitement étaient empilés tous ces journaux qui effraient en colportant d’étranges rumeurs. J’en pris un au pifomètre. Comme tous les jours dans ce quotidien insipide, les mêmes abominations étaient présentes. J’y lus aussi qu’on approchait d’une grande festivité qui a lieu tous les cinq ans. Le clou du spectacle intervient lorsque l’Hermès télévisuel nomme le roi ou la reine des fous, d’après un mystérieux calcul.

    Avant cette date fatidique, pour que les enfants emmènent bien leurs parents à cette mascarade, chaque grossiste distribue des prospectus à la sortie des écoles; lesquels expliquent qu’il est le meilleur. Certainement, ont-ils tous raison. Ils sont si sincères. Je ne peux que les croire.  

    En rentrant chez moi, j’étais tout triste. J’avais ramassé plein de ces papiers avec des photos retouchées, mais ils avaient sûrement été jetés il y a fort longtemps. À l’intérieur, que de phrases périmées, moult propositions et promesses pour que la tête d’affiche soit présidente de cette fête.

    Or, horreur et putréfaction, elles sont impossibles !

    C’est mon avocat qui me l’a dit. Il m’a expliqué que le président possède deux grandes prérogatives : la politique étrangère ainsi que la garantie des institutions et de la constitution. Pourtant, dans leurs feuilles de choux, ils n’en parlent presque jamais. Peut-être sont-ils en accord sur ces questions ? Ils préfèrent traiter de sujets vagues qui sont du ressort du gouvernement. Or, en cette Cinquième République, les présidents ne peuvent ni le nommer, ni le contrôler. Bizarre, bizarre…

    Tous ces voleurs de thés essayent donc de me berner en me faisant croire qu’un bout de papier avec leurs noms vaut tous mes sachets. Si au moins ils y dessinaient de beaux dessins, cela se négocierait. Mais au lieu de cela, ils écrivent des phrases incohérentes, suivant toujours le même leitmotiv. Ils essaient de m’apitoyer en parlant d’une crise qui se soignerait chez eux par la boisson. Mais, si d’autres en boivent plus qu’eux, la crise de boisson sera générale.

    Je n’ai pas compris le rapport. Bien au contraire, si on continue à leur donner nos thés, la crise ne peut que s’étendre.


  • Partout, tout le temps, j’entends ces voleurs de thés. Ils essaient tous de m’attirer dans un guêpier avec leurs publicités. Leurs slogans rentrent dans ma tête et refusent d’en sortir lorsque je le leur ordonne.

    Comme dans toutes les pubs, ils ne signifient rien, se rapportent à des idées vagues. Mis à part les deux d’extrême-gauche, ils sont tous interchangeables, à l’instar de leurs propriétaires.

    Au judo, je n’arrivais pas à me libérer de leurs emprises. J’en ai parlé à mon maître-jedi qui me remit ce petit fascicule :

     

    « Interprétation des slogans de campagne en compétition

    - Une candidate communiste réalisée par Arthaud. Succédant à l’immortelle Arlette, la nouvelle de LO a confondu communiste et trotskiste, et a enfilé le maillot de la mauvaise équipe.

    - Un pays uni, rien ne lui résiste de Bayrou. Cette union utopique n’est réalisable que par l’expulsion massive des réfractaires. De plus, cette formule se mord la queue : Rien ne résiste à un pays uni, si ce n’est tout autre pays uni. Il est étonnant que le candidat beyrouthin favorable à une véritable union européenne insiste sur le terme de « pays ».

    - Aimons la France joué par De Villepin. Le promoteur du noble patrimoine français se remémore cette grande période de libertinage qu’est le XVIIIème siècle.

    - Pour une France libre réalisé par Dupont-Aignan. Il suit la logique de son prédécesseur alphabétique, préparant ainsi la fusion amoureuse entre ces deux listes. 

    - Le changement, c’est maintenant d’Hollande. Un « maintenant » bien long. Il va devoir durer au moins jusqu’à l’élection d’avril. Le changement est difficilement incarné par un Hollandais qui en primaire, nous rabattait les oreilles avec sa fameuse expérience.

    - Le vote juste mis en scène par Joly. Cette jolie publicité est plus que limite. Elle renvoie l’image d’une enfant gâtée qui trouve que « c’est pas du juste » qu’elle n’ait pas tous les votes.

    - La voix du peuple, l’esprit de la France personnifiée par Le Pen. La voix du peuple ne peut qu’être incohérente, puisqu'elle regroupe de nombreuses tendances et idées différentes. Selon la Marianne du Pen, « l’identité nationale » recherchée par Guéant, serait donc le brouhaha populaire.

    - Les Français en confiance par Lepage. « Approchez-vous… N’ayez pas peur… Soyez en confiance… Laissez-vous faire… Je ne vais pas vous piquer… », susurra le serpent à le page 21 de la comédie présidentielle.

    - Prenez le pouvoir chanté par Mélenchon. Cet appel du pied du sinistro-frontiste se traduit par « si j’obtiens le pouvoir, il faut absolument que vous me le preniez ».

    - Aux capitalistes de payer leur crise de Poutou. Nulle Part Ailleurs, on trouve un slogan aussi individualiste. C’est bien le parti des avares qui ne veulent pas payer ?

    - La France forte orchestrée par Sarkozy. La France est en surpoids, suite à une indigestion sarkozyenne. Durant son règne, ce dernier a fait preuve d’une agitation effrayante si caractéristique de la force. »

     

    J’ai bien compris ce fascicule. J’en ai décodé le message subliminal.

    Les communistes et les capitalistes viennent juste de s’unir. Ils chantent maintenant à toute voix : « Confiance marchands, nous aimons le thé fort et nous avons le pouvoir de lui voler librement son stock. »

    Mais, cela n'arrivera pas car je veille…


  • À longueur de journée, j’entends une dame geindre : « Je veux plus de signatures… Les mères doivent m’en donner ». Mais de quoi s’agit-il ? Un biberon de thé ?

    Elle explique que si elle n’en a pas 500, il n’y aura pas assez de filles dans la partie et l’élection sera ennuyeuse. Elle n’est pas la seule à faire ce type de caprice. Certains arrêtent de pleurer et disparaissent des écrans.

    Avec la mondialisation des candidatures, tous les jours de petits exploitants de thé abandonnent leur production au profit des grandes compagnies. Récemment, il y a eu le spécialiste de la Chasse et Pêche au thé, le promoteur d’un Nouveau Centre (commercial vendant uniquement des tisanes) et une démineuse (la bombe atomique annoncée a été désamorcée, car elle avait le Bout teint !). L’objectif des deux derniers était d’occuper le champ médiatique avant l’arrivée de leur idole : le président-candidat.

    Je quittais ces pensées pour aller à la pharmacie acheter mes olanzapines* – médicament contre la schizophrénie, les troubles bipolaires et les délires maniaques (Note Du Pharmacien) -. Il y avait devant moi, un drôle de bonhomme venu soigner son Alzheimer. Tout le monde l’appelait « Monsieur le Maire » d’Eu (en Seine-Maritime). Tout-à-coup, j’entendis un grand tic dans ma tête. Il me disait : « Eh ! Amigo ! Va voir ce mec-ci qui peut t’aider à comprendre les signatuross. »

    Je lui posais donc la question.

    L’élu m’a tout expliqué. Il aime beaucoup parler. Dès qu’il commence, rien ne l’arrête. J’ai pris des notes et au bout de deux heures, je l’ai laissé avec son ombre.

    Il ne fut intéressant qu’à partir de la cinquantième minute. Pour me récompenser d’avoir écouté ses inepties, il se mit à me révéler les secrets de sa profession. Son formatage scolaire l’oblige à ne pas sortir des sentiers battus, durant un temps équivalent à une émission télévisuelle ou radiophonique. Ensuite, il considère que c’est du off et dit tout ce qui lui passe par la tête.

    Il m’a certifié que les fameuses signatures permettent aux candidats d’obtenir 800 000 Euros de subvention. Lui, il donne son autographe en échange d’un autre sur papier bancaire. Il est malin, car il n'arrête pas d'en signer. Ainsi, il remplit son conte. Je pense qu’il doit être écrivain à ces heures trouvées. Il doit raconter des histoires à ses petits-enfants (ou à ses électeurs).

    Ces politiciens reviennent vers lui énervés, car le Conseil constitutionnel invalide toutes les signatures en double. Ils cessent d’importuner le maire que lorsqu’il révèle le nom de sa maladie.

    Cette stratégie marche à tous les coups : avec les groupies de marchands de thé, les électeurs, ...

    Je lui ai alors avoué que les marchands de thé étaient aussi à mes trousses, mais il a fait semblant de ne pas comprendre. Je crois qu’il a dû avoir peur que je sois saoul (ou sur) écoute, car après il a regardé à droite et à gauche, puis a essayé d’abréger la conversation. 

    D’après mes notes, en collectionnant un nombre important d’autographes de semi-stars de la politique, la dame pourra obtenir un thé magique réservé aux enfants candides. Surprise, elle préfère des signatures anonymes, donc sans nom. Là c'est sûr, elle en aura beaucoup.

     

    ** L’accumulation de sceaux de petits seigneurs de provinces sert à donner l’illusion que les candidats parisiens (ou parisiano-centrés) ne sont pas coupés du reste de la « France », en d’autre terme que le centre parisien contrôle encore ses colonies « françaises » (Note de l’Éditeur Indépendantiste Breton).


  • J’ai veillé ces dernières nuits. Ils n’ont pas osé venir, mais je dois rester aux aguets. J’ai lu les journaux, ce matin : rien sur l’expédition du thé hier. Toujours cette saleté de censure. Ils préfèrent traiter de ces choses atroces (toujours de manière manichéenne) : météo, guerre, crise, campagne électorale, catastrophe, combat de coq, ...

    Je suis obnubilé par eux. Mon gardien me conseille d’oublier tous ces … (chut !!) et de reprendre ma vie en main. Maintenant, C’est décidé ! Je vais l’écouter et … les ignorer… jusque… euh …jusque… jusqu’au prochain combat. 

    Je vais cesser de m’intéresser à eux. Nous sommes forts et nombreux. Ils ne réussiront pas à me tenter avec leurs programmes moisis. Je m’en fiche qu’ils veulent prendre au maximum 50% ou 75% d’un pot de thé. 

    Non ! N’essayez plus ! Halt! Ich liebe dich!

    Il suffit. Mon thé est à nous et nous en faisons ce que je veux. À ces espions, je n’en donnerai pas coûte que coûte et goutte que goutte.

    Tiens, je vais aller nous faire un thé.        

    1 h moins tôt

    Je viens de recevoir par minitel le programme d’Europe Écologie Les Verts. Ce papier m’a emballé comme un cadeau. Je crois qu’il a été écrit par des écologistes qui s’opposent à Joly, c’est-à-dire à peu près tous. Ainsi, si elle est élue, elle ne pourra exercer son pouvoir qu’un an maximum… puis … oust, dès ses 70 ans, à la retraite !

    Selon son papyrus, elle proposera durant son année de règne deux constitutions : une pour l’Europe et une pour la France. Celles-ci dépouilleront au maximum la fonction présidentielle. Un VICE-Premier Ministre réglera les questions européennes et les autres Affaires Étrangères seront réservées au Parlement. Elle sera ensuite libre de dormir en paix.

    Quelque chose cloche. Ding ding dong ? Qui est-là ? Ne serait-ce pas le four ? Ils n’ont pas pu se quereller autant pour si peu. En fait, ces chacals ne sont peut-être pas si abjects. Ils sont surtout toc, toqués ; ça nous les rend sympathiques.

    J’en ai parlé à mon maçon, qui m’a cité Thomas Paine (en affirmant qu’il n’avait aucun lien avec la candidate semi-homonyme) : « Une constitution n’existe pas tant qu’on ne peut la mettre dans sa poche ». C’est-à-dire elle doit être souple pour s’adapter aux situations et aux temps et non pas être un diktat. De son parlé franc, Maçon nous explique que cette juriste ne suivra pas cette thèse mais, plutôt, qu’elle, s’attachera§§ à, faire : attention ! à, la, moindre ; virgule,.,, pour rendre le// tout °incompréhensible ; et : ¿¿illisible ??.

    Il a ensuite comparé les constitutions modernes à du béton-armé, dont le caractère rigide empêche son incorporation avec la nature et crée des dommages importants.

    Dans mon armoire, Tailleur (je crois que c’est son nom depuis qu’il a joué dans Fight-Club) m’a confirmé que le pouvoir réel du président n’est pas régi par la constitution. Son influence est plus subtile et dépasse toutes les pseudos-propositions électorales. C’est pourquoi lui ne regarde que la carrure de ces hommes des tas.

    Tous me le confirment. Les programmes ne sont que des pièges. Boum ! Nous restons sur mes gardes. Ils paraissent très bêtes. Mais dès que nous avons le dos tourné, ils s’incrustent dans ma cuisine.

    Et hop, le thé ! Triste…


  • J’étais sous mon canapé lorsqu’Arthur Schopenhauer franchit la porte de mon saloon. Il fit comme chez lui et s’allongea sur l’unique divan. Se croyant chez le psychalcoolique, il me révéla le secret de sa jeunesse semi-éternelle. En tant que grand ordonnateur de la secte des thé-ophiles, il a guidé de nombreuses ouailles dans leur quête du mensonge. Allumant la boite à image, il s’extasia :

    « Tu vois papa - il m’appelait ainsi à cause de mon grand âge -, ces petits gars, je les ai personnellement formés. Il y a fort longtemps, ils sont venus chez moi en proférant la formule adéquate MOI VEUX POUVOIR. Cette profession de (mauvaise) foi leur a ouvert les portes d’une grande carrière commerciale dans le thé. Ils n’avaient plus qu’à suivre certains principes dialectiques énoncés dans mon manuel (L’art d’avoir toujours raison ou Como vencer um debate sem precisar ter razão en portugais), ou dans mes conférences (Comment bien trahir ; Réussir sa cooptation ; Oui au pragmatisme, etc.) »

     

    Deux de ses élèves étaient sur un plateau à débattre - *Le préfixe -dé indique une privation, donc « débattre » désigne l’absence de combat réel, et bien souvent virtuel (Note Du Grammairien). – L’un était spécialiste de la prise 18 (interruption systématique du débat). L’autre un as du 26 (retourner l’argument contre l’adversaire). Chacun maniait à merveille les 38 stratagèmes du manuel de Schopenhauer. Tout un coup, ce dernier se leva et hurla avec son accent gitan si caractéristique « Eh mon Copain ! Ho cré kan ? Le 35 ! Le 35 !! Le 35 !!!! ». Puis, il prit là t’es laid et la jeta dans son hémicycle naturel : les WC et Pschitt… tira la chasse.

     Bisounours fut outré par une action si chaste. Rejetant la position de Schopenhauer, il me certifia que les monologues à deux voix étaient profonds et que tous les intervenants se souciaient uniquement de l’intérêt de la France.

    « Qui est cette Madame Lintérai De Lafrense ? » demandais-je innocemment. Bisounours m’expliqua que c’est la femme de tous les politiciens. C'est un peu comme celle de Colombo, on ne sait pas si elle existe, mais elle est utilisée à toutes les sauces. Miam miam. Puis, il me reprocha la présence de cet immigré dans sa maison. « Tu ne sais pas que le monde entier (et plus si affinité) est en guerre contre les adorateurs de ce gitan et tu le laisses entrer ici ! » Je lui rétorquai qu’il s’agissait d’un magicien qui a pu facilement forcer tous les barrages et lui demanda « Mais, toi ? Qui es-tu ? ». Cette question le scia littéralement. Je donnai ensuite les morceaux à Schopi en lui disant que cela se mariait bien avec la théine. En contrepartie, il m’a juré que ses fidèles cesseront de m’importuner.

    Désormais, je suis heureux, car indubitablement un politicien est incapable de se parjurer...


  • Un effroyable cataclysme est arrivé ce matin. Pourtant, la journée avait bien commencé : la colombe avait chanté, un coup de fusil l’avait touchée. Un jour paisible s’annonçait donc. Mais une enveloppe dans ma boite aux lettres le fit déchanter. À l’intérieur, sur un bout de papier, il y avait écrit en caractère latin :

    Samedi, veille du jour où le monde s’effondra,

           Monsieur,

    Attention !

    Le mal est là. Il s’incruste... Il se faufile à travers toutes sortes de fils.

    Des paroles, des images arrivent de nulle part et s’affichent sur des écrans rectangulaires.

    Pis, elles dictent les pensées que tu dois avoir.

    Mais diable, ces médias sont partout.

    Dans cette médiacratie ou médiocratie, ils disposent d’un pouvoir extraordinaire.

    Ils s’introduisent à longueur de journée dans ton esprit pour énoncer

    les vérités immortelles de l’instant.

    Méfie-toi aussi de ceux qui affirment lutter contre le dogme officiel,

    Qui en fait, te le dictent à rebours.

      

    Bernard Squarcini,

    Chef de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur,

    84 rue de Villiers, 92300 Levallois-Perret

     

    Une lettre !!! Bizarre… Comment se fait-il qu’une lettre soit parvenue ici ? Pourtant, j’ai bien observé les moindres faits et gestes des gens dans la rue. Personne n’est venu et seul le facteur a touché la boite aux lettres. Mais lui, il est hors de cause, il vient tous les jours et ne poste jamais ce type de lettre. Ce bout de papier est donc capable de voler ! Haaaaa !!!!

    J’ai une idée. Je vais faire semblant de ne pas m’intéresser à lui. Ainsi, il essayera à coup sûr de rentrer chez lui. Je le suivrai et je connaîtrai le nom et l’adresse de celui qui l’a expédié. Il faut faire vite, il peut renseigner les marchands de thé. Quelle belle stratégie. Je m’épate à la bolognese.

    Andiamo. Non ti guardo. Je ne te regarde pas ! C’è vero. C’est vrai. Andiamo. Allez !

    Rien. Peut-être… ne comprend-t-il pas le groenlandais ? Mince. 

    Après cet effort éprouvant, je vais regarder la TV, qui est réapparue malgré la chasse d’hier. Tiens intéressant, je viens d’apercevoir qu’un quatrième candidat se présente à la fête des fous. Ces gens-là poussent comme des champignons. Encore deux et je n’aurai plus assez de mains pour les compter…

    Par le biais de pigeons voyageurs mécanisés, j’ai reçu une liste de noms fantaisistes. Il y aurait 37 candidats selon les manifestants et 4 selon la police médiatique (jusqu’à 11 lorsqu’ils sont d’humeurs généreuses). Certains manifestants invisibles, à l’instar de Cheminade, aurait même les signatures. Un autre, Asselineau, connaîtrait même les attributions effectives du roi des fous. Mais peu importe… Mais puisqu’à la fin, il ne doit en rester que quatre (puis 2, et enfin 1), autant s’encombrer directement le cerveau avec ces personnes vides. Après la liste, l’auteur du message énonçait le seul argumentaire cohérent pour expliquer son vote :

    Choisir le candidat dont le nom ressemble le plus au sien.


  • Durant mes pérégrinations de la nuit dernière, je me suis introduit dans l’un des plus célèbres instituts de sondage. J’ai ainsi pu découvrir leur sain dessin, leur fameux redresseur de côte. Cet énigmatique coefficient correcteur permet de modifier à leur guise tous les sondages. En exclusivité, je me retranscris ce papier que j’ai malencontreusement volé.

    Méthode de l’Institut National de Sondage en Scrabble Esperanto :

    Comme vous le savez tous, cette année la langue officielle de la présidentielle est l’esperanto. Le résultat des quatre candidats présents équivaudra à la valeur des lettres qui composent leur nom et prénom dans ce scrabble. Au Premier Tour :

    - Marine* (7 pts) Le Pen (6 pts) obtiendra 13 points et Nicolas (10 pts) Sarkozy (6 pts) aura 16 points.

    - les deux nommés pour le Second Tour seront François (13 pts) Bayrou (8 pts), 21 points et François (13 pts) Hollande (16 pts), 29 points.

    - Les autres candidats se partageront les 24 derniers points, distribués au prorata de leurs années de cotisation.

    Pour ménager le suspens, nous allons appliquer la courbe du logiciel à Léa Toire. N’oubliez pas cette fois-ci de préciser qu’il s’agit de pourcentages et non de points, afin de mieux cacher les règles du jeu.

    Le directeur de l’INSSE, Zbigniew Brzezinski, alias agent 068 points.    

    Bourdieu m’a donc menti demain matin quand il m’a donné cette mission. Il m’avait affirmé que les sondages servaient uniquement à manipuler l’opinion pour qu’elle tende vers le choix prédéfini par l’organisme. En fait, ils servent uniquement à manipuler l’opinion pour expliquer le choix prédéfini. Je tombe des nues, … des nuages bien sûr. Planh !! À force de tutoyer les anges : « Tu te tâtes avec ton tutu ? » Ils m’ont ramené à ma condition humaine. Je vais encore devoir réparer le Toi. D’un côté, je suis rassuré, quand je suis allé chez eux, j’avais la trouille, je pensais être chez des fous maniaques qui catégorisent tout, qui incorporent tout le monde dans les cases d’un damier. Puis, pour connaître les pensées de chaque case, ils entendent des voix qui leur disent : « Moi » dit la case 11. « Je m’agrandis et finalement je vote pour … ».

    Lorsque je réparais le toit, j’entendis une voix. Une dame m’appelait collectivement, et s’offusquait que je n’ai pas encore parlé d’elle. Pourtant, elle est la seule candidate d’envergure qui n’en veut pas à mon thé. Elle s’estime boycotter par les instituts de sondage (ces boys qu’ont le thé) : INSSE, l’IFOP (Institut Fomenté et Organisé par le Patronat) dirigé par Parisot, et surtout BVA (Bannissons Votre Abstention) qui mène une politique haineuse envers cette Madame Abstention. Cette dernière aurait dû être au Second Tour en 1969, 1988, 1995 et 2002. Lors des deux dernières dates citées, elle fut même première avec un ballotage très favorable (notamment 28.4 % contre 13.75 % pour le deuxième, Chirac en 2002). Malgré un dénigrement systématique, elle termina systématiquement dans les trois premiers aux autres élections présidentielles. Elle milite donc pour la mise en place d’une loi électorale de type serbe, c’est-à-dire que si elle obtient 50 % de voix, l’élection est annulée. Ainsi avec cette règle, le pays serait toutes les semaines en train de voter, revoter, rerererererererererevoter,...  Mince Bébé pleure. Don’t cry my baby soul.

    Le bourrage de crâne et le vidage d’urne tentés par cette dame me sont finalement insupportables. Elle m’agresse comme s’il y avait encore de la place pour d’autres personnes dans ma tête. Nous sommes déjà trop nombreux ici ! Je vais la renvoyer par Shart Air. Elle a beau ne pas vouloir voler mes thés, elle veut que je les boive à sa santé. Mi paŝo voli. Moi pas vouloir.

     * Un recours a été récemment lancé par le directeur de campagne de Le Pen expliquant que le prénom véritable de celle-ci est Marion-Anne-Perrine [Note Du Comploteur]. Elle obtiendrait 17 points par son prénom et serait donc au Second Tour grâce à ses 23 points.


  • Je pars avec Alta-Luna, mon fidèle destrier. Huuuuuuu, huuuuuuu !!!!! Oui. Je sais, je n’arrête pas de me bassiner les oreilles avec lui depuis ce fameux jour où j’ai appris que nous ne formions qu’un.  Tous les voyants sont au vert. Top départ. La quête du Saint Ego débute pour moi. Le retard pris sur les marchands de thé risque de m’être préjudiciable. Mais je me sens pousser des ailes, je peux enfin voler. Ça y est, je commence à acquérir leurs basses qualités. Au bout d’un kilomètre, je rencontre Merlin qui m’explique l’objectif de cette quête.

    Merlin. - Ton but sera de prouver que ces candidats ont un reste d’humanité. Depuis tant d’années qu’ils flattent leur ego, ils errent dans les bas fonds de leurs âmes. Ils vivent uniquement pour assouvir leur obsession, une irrésistible besoin de domination. Ô les malheureux ! Ne se dominant pas soi-même, ils se rabattent sur autrui. Mais plus ils s’imaginent jouir d’un pouvoir, plus ils sentent (pour les plus lucides) que c’est une chimère, une illusion. Quelle folie humaine de s’imaginer contrôler les éléments et les autres hommes ! Qu’il est orgueilleux ce matérialisme aveugle ! Seuls les égos les plus effroyables poursuivent inlassablement cette quête de domination. Leur imagination, ainsi que les subterfuges de leurs courtisans qui de fait les dominent, les laissent envisager une progression.  Ils font de la peine ces imbus de pouvoir lorsqu’atteignant la position la plus haute rêvée se rendent compte qu’ils ne sont rien. Ils le savent au plus profonds de leurs êtres, bien que certains esprits dominés leur donnent de l’importance en déversant leurs immondices sur eux. Tu vas devoir donc arrêter ces disciples de la doctrine de « l’égoïsme » nietzschéen, dont la fin ultime est la destruction …

    Mon destrier. - Ok. J’ai bien compris ton endormant et insipide discours, il faut tourner à 200 signatures à gauche, puis avancer de 100 signatures au centre, enfin prendre à droite 200 signatures.

    Merlin. - !!!!!!?????? !!!!!!!

    Moi. - On fait la course, je suis sûr que je suis plus rapide que toi. Tagada. Tagada. Tagada. Que fais-tu ? Tu sucres les fraises.

    Mon destrier. – Meuh ! Faux départ, c’est de la triche. Attends-moi ! Ne me laisse pas avec ce vieux pervers.

    Merlin. - !!!!!!!!!!!! Dire qu'il s'agit du parti le plus sensé de cette présidentielle ! Je n'ose imaginer les autres. Heureusement qu'il ne faut pas donner son âme à un candidat.

    Ainsi ma candidature égoïste prend forme, je croise déjà un candidat. Un fabuleux combat s’ensuit. Mon sabre fait encore des siennes, sa main pleine de parrainage est rapidement tranchée. Et de 100. Je suis fier de moi. Je suis le meilleur. Moi vouloir pouvoir. Ces noires formules magiques me font accélérer. J’aperçois ensuite un commerçant qui me vend 100 autres parrainages pour 500 pièces d’or. Je peux enfin cesser de tourner sur ma gauche et avancer droit devant. Je suis alors invité au jeu « Ni oui Ni non ». Oui-da, j’ai ouï-dire que le nom du non-contestable champion interplanétaire non répertorié était Moi, et non ce nonchalant ouistiti ouïgour non-parlant. Je n’ai donc eu aucun mal à remporter le lot suprême: 100 parrainages. Enfin, je tourne à droite, mais la onzième seconde se termine déjà. Un de moi (ou de nous, je nous perds dans les méandres de mes égos) connaît personnellement les membres de la commission électorale, je vais donc leur faire une offre qu’ils ne pourront refuser…


  • C’est la trêve, la trêve. Enfin la paix ! Je suis sauvé ! Ma fleuriste m’a enlevé mes lunettes de grisâtre. Je vois désormais que la vie n’est pas gueguegrise. Les gueguegens sont tetetetous ultra-gentils. Nous nous aimons, tousses. Stop ! Trop tard, la trêve des vaches a disparu. Ce petit répit a été obtenu grâce à un individu aux intentions suspectes qui a souhaité réveiller l’esprit des heures les plus bip biiiip biiiiiiiiiiiiiiiiiiiip de l’histoire de France. «Esprit es-tu là ? ». « Oui. Que me veux-tu ? » Me répond un métèque au nom explicite : Gustave Le Bon. Ce dernier a été le premier à m’affirmer qu’une personne a osé contester le fondement même de l’État-nation. Par une action parodique, il a rassemblé une foule folle autour de lui. La foule, par définition ne peut agir qu’instinctivement et non intellectuellement, ce qui facilite la manipulation des êtres. Or, argent et bronze, le chef a failli : il n’a pas ordonné la prise de l’opéra Bastille pour libérer l’âme d’artiste des bobos parisiens.  

    C’est alors que surgit une véritable idole médiatique, une personne seule conservant les caractéristiques fouliennes : absence d’esprit critique, pensée simpliste et exagérée, ainsi qu’une inconscience permettant l’accomplissement d’actions impossibles, donc françaises. Ce type foul a tenté d’appliquer un programme réellement révolutionnaire ; par une violence exacerbée, il a attaqué les symboles de l’État (armée, éducation) au grand dam des pseudo-révolutionnaires qui moutonnaient bêhhh bêhhhh dans la place. Je ne sais pas pourquoi une trêve fut alors décrétée. Peut-être pour protester contre l’apparition de l’inique (excuse-moi) mesure d’égalité du temps de paroles entre voleurs de thé.

    Robespierre qui occupait ma penderie perce mon siège alors. « Ouais ! Victoire ! Nous avons réussi l’union nationale ! Grâce à la haine, mon facteur unificateur préféré ! La Terreur est la seule chose qui nous rassemble ! Nous éradiquons un peu plus l’esprit chrétien de cette fille aînée de l’Église ! La charité (pardonner au criminel tout en condamnant le crime) n’a plus de raison d’être ! Seule la haine a pignon sur rue, elle permet de grimper la pente ! Ho hisse et hissez haut ! Heureusement que nos délicats militaires n’ont pas cherché à endormir le suspect (avec du gaz endormant simple d’utilisation quand il n’y a pas d’otage) ! Le "finis-le, allez achève-le" [référence à la recommandation policière juste avant la mort de Khaled Kelkal, Note 5/20] est toujours de mise ! La justice est remplacée par la vengeance ! On ébranle aussi cette autre structure étatique ! »

    Je suis devenu sourd, son mégaphone m'a percé les tympans. « Cet horrible individu à la solde des Rosbifs est vraiment un comploteur. C’est bien ce Robespierre financé par Pitt le Jeune le Premier Ministre anglais », entendis-je à la radio qui s’est miraculeusement allumée sur Radio Complot Numéro 1. Le speaker hypnotiseur m’a con-vaincu qu’il est le seul à pouvoir émettre des thèses farfelues. Il attendait simplement le résultat du jeu « À qui profite le crime ? » pour certifier les détails du complot. Le crime profite toujours aux bons récupérateurs. Il est obligatoirement variable dans le temps.

    Je vais donc devoir écouter tout le temps cette station de radio, ainsi je connaîtrai tous les complots. Le crime lui profitera car il lui donne une plus grande audience. Je créerai ensuite ma propre théorie et je les accuserai à mon tour. Puis, je serai accusé et je riposterai en accusant les marchands de thé. Ainsi, le billard se mordra la queue.


  • J’aiiiiii Faimmmmmmmmmmmm !!!!!! Fais-moi à manger !!! Maïté réveille-toiiiii ! Sors de ton placard télévisuel.  Je veux une bonne bouillabaisse présidentielle.

    Maïté. – Tenez, prenez un candidat quelconque. Décervelez-le par un formatage scolaire ou politicard. Ensuite exposer-le médiatiquement durant quelques années. Oh lala ! Ça prend forme. Mettez-y des formules simples et courtes. Répétez-les jusqu’à overdose. Saupoudrez-le d’une bonne couche de mauvaise foi, et vous allez-voir. Il obtient automatiquement le pourcentage correspondant à son temps de parole donné par le CSA durant une élection.

    Micheline. – Mais, dis Maïté, c’est l’éternelle question de l’œuf et de la poule : Est-ce que c’est l’exposition médiatique qui donne le score ou les sondages qui déterminent le temps d’antenne ? »

    Maïté avec toute la délicatesse qu’on lui connaît. - Les deux sont complémentaires et interagissent, mais une plus forte exposition se traduit toujours dans les sondages.

    Néanmoins, il y a de petites variations, ainsi Joly et Sarkozy ont 3 points de moins dans les sondages par rapport à leur exposition médiatique, ces derniers sont redistribués à Mélenchon et Le Pen. Ceci est dû aux qualités intrinsèques des candidats. Certaines images fortes et facilement représentables (la peur de l’étranger) ou certaines notions fourre-tout (la VI° République) favorise le candidat qui les porte de la manière la plus populiste.

    L’absence d’argumentations véritables et rationnelles est un avantage, puisque le raisonnement est un handicap pour le charisme et seul l’instinct prévaut dans une élection. Une présence importante dans le Bobarométre de Libération n’aura donc aucune conséquence, bien au contraire. Car la réfutation est moins payante que l’affirmation vulgaire.

    Micheline. – Après une si longue dissertation, j’ai l’impression que votre candidat est trop cuit ! Il arrive à saturation et les sondages risquent de s’homogénéiser. Surtout, lorsque tous auront autant le droit de s’exprimer.

    Maïté. – On voit rétrécir les écarts, mais le mal est fait. Voilà.

    Fantômas. – L’insaisissable Fantômas ne se laisse pas abattre, je vais donc contester les futurs résultats. Je n’ai  confiance ni dans ce Conseil Constitutionnel, ni dans ce Ministère de l’Intérieur qui valident les résultats, où seuls deux partis sont présents. Je connais tous les candidats, ce sont tous de mauvais acteurs. Ils ont beaux être imbus de leur personne, l’objectif de certains est de finir troisième, d’autres juste de participer. Le président-sortant veut terminer deuxième vu le peu d’aplomb qu’il met, donnant l’image d’un homme écœuré par l’accomplissement de son fantasme. Hollande sait qu’il sera le prochain monarque sans trône et sans pouvoir et commence à cogiter.

    Tous. – Que faire ?

    Fantômas. – Ne vous inquiétez, j’ai un petit gadget de mon invention qui va changer la donne. Ah aha aha ahahahahhaha !


  • J’ai créé mon parti : Abstention. Je suis officiellement candidat en tant que personnification de l’abstention. J’obtiens donc les voix de tous ceux qui ne votent pas ou votent blanc. J’ai donc d'après les statistiques, une chance sur deux d’être au Second Tour. Au Second Tour, je battrai sans problème le candidat qui sera détesté de la majorité des Français.

    Suivant la logique de l’ancien président, j'ai récupéré un slogan qui a fait ses preuves outre-Atlantique  (« America, love it or leave it ! » de Reagan) et je l'ai traduit. Suivant mes goûts, j’ai choisi celui de Rufus T. Firefly, l’éternel dictateur de la Freedonie « Quoi que vous disiez, je suis contre ». Il a très bien compris que les voix s’obtiennent CONTRE un individu, un danger ou une idée, et non pour.

    Je ne vais pas vous montrer un programme que vous ne lirez pas. Les autres ont fait de même en vous refilant ni vu ni connu, celui qu'ils ont prévu pour les législatives. Néanmoins, je promets la lune à tous les habitants, car vous attendez des promesses (c’est-à-dire du rêve) et non du concret.

    Imaginez qu’une fois conquise, il y aura là-bas tous ce que vous voulez :

    - De l’argent à ne plus savoir quoi en faire, puisque le matérialisme est le seul cri de ralliement de la population.

    - Des filles et des garçons parfaits, pour correspondre à l’idéal cinématographique, martelé à longueur de journée.

    - Les citoyens y sont tous libres et égaux, puisque ces mots n’ont plus de sens véritable.

    J’accuse tous les autres candidats d’être à la solde des Illuminatis ou de toutes autres pseudo-organisations imaginaires. Qu’ils me prouvent le contraire ! Les réfutations de ce genre sont impossibles, donc bon courage. Je reste ainsi dans mon rôle, car seule la mauvaise foi a sa place dans une élection.

    Vous avez vu dans ce journal que je possède toutes les qualités d’un véritable meneur d’hommes : Névrosé presque paranoïaque, Psychotique et Excité. Je dispose d'un égo assez surdimensionné pour pouvoir dire que je suis le candidat parfait.

    Donc, VOTEZ POUR MOI EN NE VOTANT PAS.


  • Le stratagème de Fantômas a été ultra-efficace. Un Monsieur Blanc sortit de son manteau et réussit à rassembler bien au-delà de la démocratie élective. Les véritables démocrates, les révolutionnaires, les contre-révolutionnaires, les royalistes, les totalitaires, les libertaires… et surtout les agnostiques en politique se sentirent enfin représentés. 

    Ce miracle a été possible grâce à un programme en un point (un appel pour l’organisation d’États Généraux pour trouver un régime qui correspondait mieux aux exigences et aux caractéristiques des Français). De surcroît, il donna l’ordre à un digne représentant du peuple (Fantômas) de l’exécuter si au bout de deux mois il n’avait pas démissionné. Tout le monde y vit une preuve qu’il ne s’agissait point d’un politicien, mais d’un être sincère.

    Sa démarche reçut le soutien de l'électorat des candidats dont l’idéologie ne correspondait pas à la Cinquième République.

    - Les Marxistes (les disciples d’Arthaud et de Poutou) crurent enfin à leur rêve révolutionnaire.

    - Les Socialistes de gauche (les groupies de Mélenchon) imaginèrent mettre en place leurs réformes semi-radicales de la société.

    - Les Européistes (les fidèles de Joly et de Bayrou) s’extasièrent devant la possibilité d’un fédéralisme européen.

    - Les Évolutionnistes (les adeptes de Cheminade) espérèrent un progrès vers la démocratie idéalisée.

    - Les Bonapartistes (les partisans de Dupont-Aignan et de Le Pen) tentèrent de revivifier l’empire français.

    - Même les Libéraux-Atlantistes (les addicts d’Hollande et de Sarkozy) pensèrent pouvoir libéraliser l'économie et s'aligner sur "le géant au pied d'argile" de manière encore plus flagrante.

     

    Malheureusement, la stratégie mise en place par les déconseillers en com. de Blanc (un interminable blanc durant le débat de l’entre-deux tours rendant l’équilibrage du temps de parole impossible et muselant le menteur professionnel) n’eut pas lieu, car sa candidature fut portée par un gigantesque raz de marée blanc au Premier Tour qui emporta tout sur son passage, y compris cet incroyable journal de l’élection d’un fou qu’on ne retrouvât jamais.  






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